Du pitch startup à l'éloquence

Hichem est l'un des douze finalistes du concours d'éloquence interentreprises organisé à l'initiative d'Orange dont la finale a lieu à l'Olympia. Face à lui, deux autres compétitrices Orange et neuf compétiteurs de Vivendi, EDF et Sanofi.

Ingénieur de formation, il rejoint l'Orange Graduate Program où son esprit critique a séduit. Aujourd'hui, responsable marketing opérationnel à l'agence entreprises à La Défense, il compte retourner à ses premières passions : l'IA et plus spécifiquement l'edge computing.

Le concours d'éloquence ? Adepte du pitch startup, Hichem était décidé à organiser un concours lorsqu'il apprend - en surfant sur l'intranet - l'existence d'un concours d'éloquence. Il prend cela pour un signe.

Bien décidé à voir si ses compétences pitch peuvent se transposer à ce format, Hichem est surtout motivé par le challenge et l'envie d'apprendre puisque les participants bénéficient d'un accompagnement par des professionnels de l'art oratoire.

Hichem nous explique les quatre étapes de préparation à ce concours d'exception.

Hichem

Finaliste du concours

Partager mes idées, convaincre, créer de l'engagement, prendre confiance dans sa prise de parole, mieux incarner mes messages….Je me suis inscrit en me disant « j'ai rien à perdre » et au final, j'ai gagné beaucoup ! Grâce à ce concours, j'ai développé ma communication, une qualité essentielle pour évoluer en entreprise.

Le silence est d'or

Nous sommes douze participants à traiter six sujets. Nous ne choisissons ni le thème, ni la position - pour ou contre. C’est tiré au sort trois semaines avant le concours. Le 1er mars, c’est la grande finale et mon thème est : les rappeurs sont-ils les nouveaux poètes ? Et moi, je traite l’affirmative.

Avant tout travail, je passe par une étape d’écoute de mon entourage. J’interroge mes amis, ma famille, mes collègues pour recueillir leurs avis sur ce thème. C’est une étape très intéressante qui me permet de m’éloigner de mon opinion initiale.  

En questionnant ainsi mon entourage, je cherche à comprendre leurs systèmes de croyance et de valeurs. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les positions opposées à celle que je dois traiter. Donc en l’occurence, ceux qui estiment que les rappeurs sont tout sauf des poètes modernes. Je dois savoir ce qui les freine, pour construire des arguments ciblés sur des émotions négatives comme la réticence, la peur etc… En marketing, on dirait que je cherche leurs « pain points ». (n.d.l.r. : points irritants).

Enquête et contre-enquête

Ensuite, je dois entrer dans le sujet. Comme le thème est imposé, c’est un sujet que je ne maîtrise pas. Cela nécessite donc un apprentissage profond pour m’acculturer.

Je potasse par le biais de livres, de documentaires, de vidéos YouTube. Et sur ce thème, en particulier, j’écoute des albums de rap, ce qui n’est pas du tout ma musique de prédilection.

Je cherche des arguments béton pour construire mon discours avec une position qui n’est pas la mienne et c’est un exercice intéressant.

J’ai réalisé que la plupart de nos opinions ne sont pas rationnelles, elles sont dirigées par nos émotions. Et ensuite, on cherche des arguments pour nous rassurer sur nos décisions. Faire cet exercice nous oblige à détecter les failles logiques. On enquête à charge et à décharge, on remet en question les évidences et on travaille donc notre esprit critique.

Ça m’a permis d’avoir un recul sur mes projets, le fonctionnement des systèmes complexes comme la société et même le monde.

Ethos, pathos, logos

Voici venu le temps d’agréger les éléments. Il y a deux types d’arguments : ceux pour convaincre et ceux pour détruire les arguments de mon adversaire.

Ensuite, je cherche un fil rouge pour éviter de dérouler les éléments en séquentiel du début à la fin. Là, je cherche la logique qui permet de lier les arguments entre eux.

En sachant que ce sujet ne m’inspirait pas du tout, j’avais prié fort pour ne pas tomber dessus car c’est un sujet dit « de fond dentonnoir », très fermé. Le rap et la poésie ne parlent pas à tous.

Heureusement, nous sommes accompagnés et le coaching m’a permis de trouver une ouverture.

Pour convaincre un auditoire, il faut trois ingrédients : surprendre, émouvoir et convaincre. Tout n’est pas uniquement dans la logique pure.

Donc, quand je tisse mon fil rouge, je m’appuie sur ce triptyque : ethos, pathos, logos.

  • Logos, ce sont les arguments, le factuel, la logique. On y inclue aussi des arguments d’autorité.
  • Pathos, ce sont les émotions que l’on va ressentir soi-même et véhiculer à l’auditoire.
  • Ethos, c’est comment mon auditoire me perçoit, c’est ma crédibilité qui est en jeu.

Tout cela forme le fil rouge qui va bien au-delà de la dimension rationnelle du discours. Heureusement  c’est ce que les coachs nous apprennent à travailler. Je suis accompagné par une comédienne du cours Florent et un expert en art oratoire qui me font des retours sur ma posture.

5 minutes pour convaincre

En si peu de temps, tout doit être cadré au millimètre.

Les coachs nous apprennent à gérer les trois dimensions d’un discours : le verbal, le non verbal et le para verbal. Il s’agit de trouver le juste équilibre.

J’apprends mon texte par coeur pour pouvoir me concentrer sur le moment présent et incarner mon discours.

Je dois donner la sensation que j’improvise, que tout est spontané alors que les mouvements corporels, les silences, mon regard, les variations du timbre de voix, la musicalité de mon discours… tout est travaillé. L’enjeu est d’avoir l’air naturel.

L’autre enjeu est de susciter des réactions. C’est à nous de conduire les échanges avec l’auditoire pour provoquer des rires, de la peur, de la tristesse … tout cela afin de créer de l’empathie.

J’ai eu la chance d’apprendre toutes ces techniques de la part de grands orateurs et comédiens.

Le Groupe Orange

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Depuis 2011, Orange a obtenu le label GEEIS (Gender Equality European & International Standard) dans une vingtaine de pays